Assaillit par la fournaise qui subsistait depuis plusieurs semaines, Illianore peinait à rejoindre le port de Cabestan d’où elle était partie deux mois plus tôt.
Le vent chaud et sec des Tarides qui lui brulait presque le visage faisait contraste avec l’air frais de l’océan, qu’elle apercevait lorsqu’elle levait désespérément la tête vers l’horizon. Chacun de ses pas, chacun de ses gestes se faisait de plus en plus lourd, l’éloignant inexorablement de la côte vers laquelle elle se dirigeait depuis plus de cinq jours. Après tant d’épreuve, tant de souffrances, elle ne s’attendait pas à ce que cela se passe ainsi. Le poids du soleil eu raison de ses dernières forces. Illianore se laissa tomber sur cette terre inhospitalière. Elle aurait aimé avoir autant de volonté que les deux paladins qui l’avait défendu mais c’était loin d’être le cas. Après tout, ce vent brulant venu du sud n’était pas si désagréable.
Le sol résonnait comme un appel vers l’au-delà. Ses poursuivants l’avaient finalement retrouvée. La tête posée contre cette terre aride, elle écouta l’hymne qui lui était adressée avant de fermer les yeux, pour la dernière fois.