(en fait j'aurais pas du changer les noms, mais tant pis, je pouvais pas laisser Eldo mort quand même
)
(Par contre, je reprends une vue neutre, car y’a pas que Elinda dans celle là :p)
En arrivant à Ironforge, Elinda trouva la ville en flammes.
Des corps de nains ensanglantés gisaient de tous côtés.
Un Gnome aux yeux percés, qui coulaient le long de ses joues dans un mélange de pu, de sang et de larmes marmonnait des paroles inaudibles en zigzaguant le long des murs, désorienté.
Elinda sortie ses armes, et s’avança prudemment vers le cœur de la ville.
Des corps tous les deux pas, les maisons carbonisées, les pierres et les rochers noircis de suie, des hampes de marteaux trainants ici et là, des lames d’épées brisées plantées dans des dizaines de dos.
Elinda déglutit, et pria pour que sa fille aille bien.
Elle arriva près d’une maisonnette détruite elle aussi, et y entra.
L’air était suffoquant, du sang séché souillait le sol et les murs, les draps des lits brulaient encore par endroits.
Une larme de peur coula sur la joue de la jeune femme, mais elle avança dans la maison.
Au fond de la pièce, là où il était censé y avoir l’escalier de bois permettant l’accès à l’étage, elle ne trouva que des cendres au sol.
Elle leva les yeux… et hurla…
Au niveau de son visage pendaient deux pieds…
Deux pieds d’une taille de jeune fille… âgée au maximum de cinq petites années.
Ces pieds carbonisés étaient tout de même rattachés à un corps.
Corps pendant par la gorge accroché à une chaine d’acier elle-même attachée au plafond percé.
Elinda recula d’effroi en voyant sa fille pendue au dessus d’un escalier qui lui servit de bûcher.
Elle sauta et s’accrocha au plafond de l’étage puis se hissa, ensuite elle se dirigea à nouveau vers sa fille décédée, dans l’intention de la détacher…
Elle regarda le visage de sa fille chérie, puis devint encore plus livide qu’elle ne l’était déjà.
Eleana la regardait.
Les yeux ouverts, sa petite fille fixait sa mère.
Puis elle ouvrit la bouche, et lui dit, dans une voix glaciale, forte, et ténébreuse, voix qui n’était pas celle de la fille d’Elinda, mais celle du Grand-Père de la femme :
-Et, feigniasse, tu vas te lever oui ?!
Elinda se réveilla en sursaut.
-Allez, debout, on a encore du chemin…
Elinda se frotta les yeux, et analysa le lieu où elle se trouvait.
-Mais… tu n’es pas mort toi ? dit-elle en regardant Eldoran
-Bah, si, tu connais beaucoup de vivants avec aussi peu de peau ?
-Oui, mais je veux dire, enfin, tu as bien tué Elëdor ? Et tu es mort lors de votre assaut sur Hurlevent ?
Eldoran s’approcha et mit sa main sur le front de sa petite-fille.
-Si j’étais pas mort et si ma température corporelle n’était pas inférieure à 20°, je dirais que t’as de la fièvre ma pauvre… T’as bu ? Tu en as marre de ton mari ? Tu veux que je t’en débarrasse ?
-Mais ? … Euh… Ecoute, je ne veux plus venir aux Hinterlands avec toi, je t’en prie, laisse moi retourner auprès de ma fille, elle me manque terriblement…
-Mais tu l’as quittée hier soir… tu vas vraiment pas bien toi… Mais bon, vais pas te forcer… Et puis, tout bien réfléchis, j’ai un truc que je dois faire…
Elinda regarda Eldoran étonnée par tant de gentillesse.
-C’est vrai ? Je peux ?
-Oui, vas-y… Par contre, je te raccompagne pas, je retourne au Nord moi.
Eldoran enfourcha son cheval aussi vivant que son cavalier, fit un clin d’œil à Elinda, éperonna sa monture, qui se cabra et partit au galop vers le nord.
Elinda resta assise quelques instants, et tenta de se souvenir où avait commencé son « rêve ».
Elle sourit en sachant que sa fille et son mari allaient bien, et se mit à rire.
Elle revu le visage d’Eleana pendue et brûlée, et arrêta de rire aussi sec.
-Uranie, viens ma belle, dit-elle à l’intention de son cheval, qui s’approcha, toi aussi je t’ai vue mourir… ah ma toute douce, je suis contente que tout cela ne fut que fiction…
Elle monta sur son cheval brun, et lui murmura :
-Allez ma belle, on rentre à la maison…
Uranie se cabra, puis partie elle aussi au galop.